Dans les années 50, les américains, grands consommateurs de whisky, s’offusquaient de voir leur breuvage favori devenir trouble au contact des glaçons ou de l’eau.
Les écossais, grands maîtres du whisky, et, par ailleurs, excellents commerçants, cherchèrent à résoudre ce problème. Ils découvrirent que le whisky contient des particules organiques qui précipitent (se solidifient) au contact de l’eau et du froid.
Ils inventèrent le filtrage à froid, consistant à refroidir le whisky puis à le filtrer pour éliminer ces fauteurs de troubles.
Puis vint la mode des single malt et son cortège de goûteurs de whisky. On s’aperçut alors que ces troublantes particules étaient riches de qualités gustatives. Nos braves écossais, toujours aussi bon commerçants, inventèrent le whisky « unchillfiltered » (non filtré à froid). Un whisky naturel en somme.
Récemment, un de nos clients a exigé que l’accueil téléphonique réalisé pour lui soit effectué exclusivement par des femmes et, bien sûr, que nos standardistes n’aient pas d’accent. Mince alors ! Moi qui m’apprêtait à recruter ce charmant jeune homme écossais, au français parfait, mais avec ce petit accent « so british ». Quel dommage que ses petites particules…hormonales aient rendu sa voix grave. Et cette jolie blonde ukrainienne ! Son accent ne risque-t-il pas de réveiller la libido de certains ? Et comment font mes confrères, pardon, consoeurs, toulousaines ou strasbourgeoises ? Et n’oublions pas que nous sommes situés à Thizy, petit village des monts du beaujolais. La France profonde quoi !
Faudra-t-il que nous aussi, nous pratiquions le filtrage ? A froid ou à chaud ?
S’il faut un filtre à particules pour exercer le métier de standardiste, j’ai peur que nos tarifs s’en ressentent.
Philippe GRANCHER
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