La notion de partage de Gutemberg à Google

23 octobre 2012 – 2 minutes

Johannes Gensfleisch, plus connu sous le nom de Gutenberg est mort à Mayence le 3 Février 1468.
Michael Hart, le fondateur du Projet Gutenberg, est décédé le 6 septembre 2011.

Le premier a permis la diffusion et la démocratisation de l’instruction et de la culture.
Le second a eu la même vocation, mais en utilisant non seulement des moyens modernes (numérisation et internet) ainsi que les principes fondateurs de notre révolution sociétale : le partage, la communauté, la gratuité ou le paiement volontaire, principes qui ont donné naissance aux logiciels open source, à Wikipédia et d’autres, avec les fondations qui les soutiennent.

Mais la société marchande et règlementaire résiste.

Amazon, la plus grande librairie mondiale, a augmenté son CA trimestriel de 29% à près de 13 Md$. Certes, les livres ne sont plus les seuls produits vendus par celui qui est devenu le 1er e-commerçant mondial.

D’ailleurs, Wall Mart ne s’y est pas trompé en stoppant les ventes de Kindle. Cet appareil est, en effet, bien plus qu’une liseuse puisqu’avec son écran couleur et la navigation sur Internet, il donne un accès direct au site marchand d’Amazon sur lequel on peut trouver des écrans LCD, des vêtements, des produits de jardinage, des pièces détachées automobiles etc.

En France, Gallimard vient de racheter Flammarion, et passe ainsi au 3ème rang de l’édition française avec un CA de 458 millions d’euros, soit 1 centième de celui d’Amazon.

Antoine Gallimard le dit lui-même : »Mieux vaut se regrouper aujourd’hui que d’être acculé seul dans un marché qui se rétrécit. »

De son côté, Google qui, depuis l’origine de son projet Google Books en 2004, a numérisé plus de 15 millions d’ouvrages (plus que la BNF) et souhaite devenir la plus grande bibliothèque du monde, arrive à conclure des accords avec les grands éditeurs de différents pays. Aux États-Unis, bien sûr, mais aussi en France, avec le Syndicat National de l’Édition qui affirme dans un communiqué :
«… Cette annonce constitue une avancée pour la mise au jour du patrimoine imprimé français sous droits, et contribue à l’élargissement de l’offre de livres numériques …».

Au fait, avant de mourir, Gutenberg a légué son imprimerie à l’humanité.
Larry Page et Sergey Brin en feront-ils autant avec Google?

Philippe GRANCHER


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